LE CHÂTEAU DE BREZONS DANS SA VALLEE

« Au loin serpente la Brezons, jalonnant les monts forestiers de l’Ouest et ceux de l’Est où se trouve le village. Depuis le XIe siècle, le clocher de l’église est sous la protection de Saint-Hilaire.

Je suis Charles de Brezons du château fort construit sur le plus haut rocher de la vallée de Brezons. C’est le rocher Meynial. Château de mes ancêtres, qui autrefois resplendissait de tout son or fauve. Notre château avait trois tours et encore des fossés. Ah, il en a tant vu !

La ferme de la Boyle située au pied du château donna son nom bien des années plus tard. Jadis, elle caquetait encore quand fut levé le pont levis après que les serfs et les soldats de la garnison soient rentrés dans l’enceinte. Le XIVe siècle terrible, vit brûlé le château et tout, par Renaud de Murat. Pierre de Brezons seigneur du domaine, chevalier du roi Henri II avait trahi son engagement en s’alliant avec l’un de ses ennemis. »

Le château fut reconstruit au XVe siècle avec une architecture différente, celle que nous connaissons aujourd’hui.

« Je suis François de Brezons et je succède à ce domaine. Marie de Berthon de Crillon, mon épouse n’eut pas l’attachement escompté, elle l’abandonna au profit d’un autre. Je ne veux pas le savoir !... C’est le château de Lescure. Voilà ! Attendez, Madame s’en alla finalement pour Avignon. »

La possession revint alors à François de Salesse de Murat. Mais son installation et la perception des rentes attachées au fief furent de courte durée. Dans les derniers jours de novembre 1627, une armée arrivait. François Pons de la Grange, sieur de Frugière se prétendait légitime propriétaire du château et chassa François de Salesse de Murat et sa famille. Le vice bailli peu après se présenta à la porte pour ordonner François Pons de la Grange de quitter les lieux. Mais le représentant du roi reçut maintes insultes et menacé d’une arquebuse. Le cardinal de Richelieu apprenant cela, ordonna le démantèlement des défenses du château.

L’état du donjon restant et de la grange attenante était lamentable. Les fermiers de la commune : Jean Laccassagne, Antoine Vidalenc du Bourguet, Antoine Bergault de la Vidalenc et Pierre Expert de Brezons réhabilitèrent le château ainsi que le buron de la montagne Friponget.

Le château fut assiégé de nombreuses fois par les calvinistes dans les années 1560. Charles de Brezons, chevalier de l'ordre du roi, capitaine gouverneur du château de Murat et lieutenant général de la Haute-Auvergne farouche défenseur de la ligue semait la terreur parmi les huguenots.

En février 1667, Françoise de Brancas épousant Alphonse-Henri Charles de Lorraine, prince d’Harcourt, comte de Montloris et conseiller du roi, resta très attachée à cette demeure. Elle remplit les engagements établis en 1641 par son aïeule Marie de Berthon de Crillon. En 1699, elle autorisa la construction d’une chapelle.

Puis la Révolution eut lieu contre l’abolition des privilèges. Passa le temps et les successions. Le château est à nouveau seul. Un jour, le fermier du domaine vint s’installer au château. Puis parti. Les vagabonds du voisinage prirent possession des lieux et pour se chauffer, ils arrachèrent le bois des planchers !

Quand le château fut reprit en main, vers le XIXe siècle sous la majorité des cohéritiers Beaufils. Ce fut leur résidence d’été. Soudain, la foudre incendia la charpente jusqu’aux étages, c’était en 1862.

A la mort d’Auguste Mourton le nouveau propriétaire puis de sa femme en 1908, le domaine revint à Marthe Mourton, supérieure au couvent de la Visitation de Riom.

A sa mort en 1957, cette congrégation revendit ce domaine à Marcel Martin, président de la Commission de Monuments Historiques du Plan. Il restaura le donjon et fit inscrire le château à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1958.

Pour en savoir plus :

http://brezons.blogspot.fr/2013/08/le-donjon-de-la-boyle.html

Dictionnaire statistique du Cantal - Aprogemere