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Un nom s’élève alors. Non, mais je rêve ! Ah !
Comme l’arrivée d’une harde de chevaux, notre roi,
« Jjjeeaan Premier a chuté ! » Son ami a tenté
De le sauver. Et Les renforts sont arrivés
Pour amener papa la-bas, à l’hôpital.
Mais entendons-nous que c’est un combat final ?
Surgit. Se dressent les belles montagnes du Pays,
Et la forêt sifflante en appelle au combat.
« Sauvez le roi » dit le preux chevalier tout bas.
S’engage un combat entre la vie et la mort.
Notre roi ne se réveille pas, le royaume s’endort !
Des jours et des semaines se sont écoulés
Et tous les soirs, une prière est lancée.
De notre Vierge Marie à l’étoile du Berger
De la fenêtre blême où le vent mugit et
Les saules qui peinent, la flamme étincelle sous
Les sanglots à la seule question : « M’entendez-vous ? ».
La flamme familiale demeurait encore intacte.
Voici sept jours, que mère et enfants attendaient,
Seules, silencieuses parfois, face au prochain acte
Du sort du malheureux. Peut-être qu’il priait ?
Assises sur l’immense divan du couloir de la mort,
Chaque regard ne pouvait s’empêcher de
Soupeser la vision du « Pic de la Mort ».
En image soit-elle, d’une falaise de glace
Bien encadrée, elle est aussi accompagnée
De deux autres icônes du Grand Désespoir :
Un vol de mouettes au ramage grisé,
L’écume d’une mer contre les rochers vient s’échoir,
A la vue des visiteurs. Et cette vision est
Portée pour la postérité humaine mais dont
Toutes les consciences en appellent sans succès
A Dieu. Ensemble, en pensée puis murmurant, elles font
De grandes incantations intérieures à l’être
Cher qui dormait encore : « Notre Père qui êtes aux cieux… »
Un défilé de cercueils ambulants fait naître
A ce moment la réponse redoutée. Mon Dieu !
Dans ta ville où le café chantait,
Marquait aux crissements de ses grilles
Au même temps que sonne l’église
Le réveil d’Achères : Six heures sonnait.
Ô Miséricorde !,
Dans ta ville, l’express ou un « Père Lachaise »
Etait servi par le patron habile.
A la caisse, Madame Jean et sa fille
Etaient là, dans le café qui chantait !
Ô Miséricorde !,
Les amis ! Souvenez-vous !
Qu’en franchissant l’entrée,
Que ce soit les jours de Marché,
Le Dimanche ou les autres jours,
Un bain de fumée venait
Nous picoter les naseaux.
Et pendant qu’on faisait les
Jeux du tiercé, le Pernod
A la main, il nous hélait :
Eh ! Paye-moi un coup, charlot !
Ô, Miséricorde !
Ce fut par un cri strident
Que Notre café a fermé ses Yeux bordés
de rouges multicolores. Et vint à sangloter
Des pétales descendus des jardinières
Et Emportés par le vent.
Mon Dieu ! Mais qu’allez-vous faire ?
Dieu avait scellé d’un anneau, une âme en vie
Et a osé l’a descellée, ayant repris
L’âme du Juste, il commémore l’âme
Du brigand en vie et qui court par un autre
Anneau à l’index. Dieu regarda danser
Les Arbres et dit ainsi : Que soient protégées
Les âmes des Justes et que les Vivants soient guidés !
LA FORET
Cette âme est ainsi sacrée
Perpétuellement et
Que le vent de la forêt
Où jadis il promenait
Ses deux chiens, soit emportée
Et qu’elle répande de nuées
La Sainte Protection sur ses
Proches ! Orate omnes.
De ces grands Chênes à la
Grande rue de Stalingrad,
Des tilleuls de la Place
Du Marché à la Narsse
A leur tour, la Vénérant
Ils attrapent incessamment
Cette âme pour la ramener
A Terre. « Soyez Sanctifié ! »
Et sacralisant elle-même
Les hauts murs des commerces
Anciens en ondoyant comme
Les feuilles de l’automne
Avec les cinglants grêlons.
Dans un obscur tourbillon
Effroyable, déchaîné,
Le sacre est terminé.
LA STATUE
Il était toujours aussi
Grand et blanc notre café !
Une fière allure aussi
Notre forteresse tant aimée !
Elle a désormais fermée ses
Yeux . Mais n’ouvrira-t-elle jamais
Ses Yeux . Eh ! Réveille-toi ?
Nous sommes-là avec toi !
La Forteresse :
« Mon cœur cliquetait la pendule
Du temps dans la pièce d’étoiles
Jaune carrelée et là, le
Vrombissement lointain de
La Chaudière à la cave.
Chaque pierre en meulière
Vivaient et s’accaparaient
De tout ce qui l’entourait.
Je me souviens, que chaque jeudi
Quand les livreurs eurent fini
De déposer les fûts de
Bière à la cave, la fille de
La grande maison gaiement
Frappait de sa main le grand
Rond de tôle bombée située
Sur le verso, pour loqueter
La porte de la cave. Ensuite,
La porte aux quatre vitres
De la Cour vint à claquer et
Fermement serré le levier
Est suivi du cliquetis De
Fermeture. Une fois, et deux !
Traversant la cuisine
Aux quatre chaises mises
Sur la table en formica,
J’entends encore les pas
Qui Gravirent sur le grand
Escalier où amenant
Au palier des pattes joyeuses
Attendaient et de joie rieuse.
Passant vers le couloir où
Les papiers-peint blancs et doux
De fleurs de lys en relief
De velours resplendissait
Au jour filtré de la
Porte vitrée mordorée à
Motifs de petits Cercles.
Actionnant du côté gauche
La petite poignée dorée,
De la salle de bain rosée
La porte s’ouvrant, elle laissait
Voir, un érable qui riait
A travers la fenêtre d’en
Face aux rideaux à volants,
Penché sur la terrasse
Qui toujours recouverte
En automne, de feuilles
Jonchées et qui entravent
L’évacuation d’eau.
Voyant cela, des barreaux.
Les pas continuèrent jusqu’à
La belle salle à manger, et là,
Mes yeux revoient cette porte
Vitrée aux rideaux opaques
Et blancs qui étaient accrochés,
Côté intérieur, puis stoppée
Par le fauteuil de tissu vert.
Fleuri. La pièce rectangulaire
S’illuminait orangée au
Jour de ces trois doubles panneaux
De grandes fenêtres opposées.
Sur la table massive, nappée
De dentelle blanche, le vase
De cristal bondé de roses
Rouges reflétait de magiques
Lueurs . Et les magnifiques
Chaises cannelées attendaient
Le repas du dimanche soir. Mais,
Comme une brise , une mélodie
Favorite a retentit,
Cela vient de la chambre
Là où repose l’amphore.
Mon cœur semble rebattre
Quand je perçois une ombre
Dans les pièces, un grincement
Qui s’anime, précisément
Une présence qui se profile.
Les âmes fondatrices défilent…
Et que, tout à coup j’entends
Une voix : « Nathalie, descends ! »,
D’un ton sec. Alors, la rampe
Se met à trembler faisant
Grelotter les assiettes
En cuivre et luisantes
Gravées d’un portrait
Avec l’air de dire « Je sais »
D’une paysanne et
D’un paysan, accrochées
Contre les piliers de fer
Peint marron. L’écho alerte
De pas lourds précipités
Résonnent sur un « J’arrive ! ». Et
Là, la porte coulissante
S’est repliée de suite ;
Les talons claquent sur la
Dernière marche de bois
Ronde et sur les rectangles
Carrelés nuancés de
Jaune. La porte sombre
De la cuisine s’ouvre
Sur le comptoir animé
Faisant tinter les pièces et
Les pieds de verre posés
Dans l’atmosphère embrumée.
Entourée de vitrines à
Bibelots et briquets, la
Caisse, nerveusement faisait
Claquer le tiroir contre les
Solides charnières et
Le plancher de bois poudré
De marc de café rendait
Un son mât lorsque l’on tirait
Les grands et petits cartons
De tabac sous le jargon.
Elle était là, devant la
Machine à café, La
Silhouette officielle :
« Deux cafés, Jean ! » disait le
Volailleux. « A tout berzingue »
La machine Et le zinc
Tournaient. Deux fois, Pour remplir
De marc, le godet et « tenir ».
Et le Moteur ronronnait,
Et Un coup, le godet était
Enclenché. En appuyant
Sur le bouton noir d’un « Clang »,
« Les kawasakis » des deux
Verseurs se faisaient…, Crémeux.
A quatorze heures, après avoir
Coupé le bout de cigare,
Puis allumé le Wilde
Havana, Monsieur Jean, de
Deux bouffées, faisant claquer
Son Zippo, veillait les entrées
La caisse-tabac et de la
Salle, l’air de rien. Il tourna
Son café « Toujours dans le
Sens des aiguilles d’une
Montre », en s’accoudant au
Comptoir près des bibelots
Et des briquets divers de
La petite vitrine.
Les cheveux noir tirés en
Arrière avec un cran
Fait au peigne Brillantiné,
La moustache fine et
Ciselée, vêtu d’une
Cravate rayée marine
Et chemise bleue ou blanche
Monsieur Jean, le dimanche,
Aimait toujours porter une
Cravate grise à motifs de
Chevaux de course que Marta,
L’amie fidèle de la
Famille lui avait offert
Pour un bel anniversaire.
Et remarquant un nouvel
Habitué, vers sa belle,
Il se tourna vers la caisse :
« Tiens, je parle, toi tu laisses,
Tu vois celui-là, qui boit
Un calva, « a mon flair », sa
Femme à dû le quitter ! ».
L’habitué, l’air dépité
Dit « Je viens d’arriver dans
Votre ville, vous pouvez, dans
Vos connaissances me conseiller
Des personnes pour m’aider,
Car je n’ai pas trop d’amis… ? »
Avec le poing, le patron dit :
« Ici, vous payer un coup
A une tête « sympa » et vous
Vous ferez des amis. Si
Vous voulez des « Tuyos », si !
Pour le p.m.u., visez un
Type à Casquette et un
Journal ouvert, vous aurez
De quoi jouer et parler… »
LE PARC FORESTIER :
Ô Astres ! Présages ! Les Augures ! Vous, Dieu !
Tous Les titans sont partis et ont laissé Dieu
Défaire l’anneau de vie ! Et le roi n’est plus !
Nous transmettons la charge du message venu,
Et appelons amèrement les montagnes
Natales. L’oreille dressée, les montagnes
D’un air qui s’assombrit soufflèrent et soupiraient.
Avec l’orage furieux, les sapins pleuraient.
Et malgré le suintement des gouttelettes d’eau
Sur la mousse, la nouvelle venue des gros
Cèpes à nos pieds, sous le miroir d’un soleil froid
La douleur qui nous rappelle, est toujours là.
De nos mains qui ne peuvent longtemps retenir,
Nous laissons cette âme frémissante partir.
LA FORÊT ET LE PARC FORESTIER
Il était encore là, le
Grand Chêne, au milieu
Du terrain de terre battue.
De sa place, il a vu
Sa famille endimanchée
Sortir de notre parc et
Traverser la petite
Route droite pour aller le
Voir, Monsieur Jean, qui jouait
A la pétanque avec ses
Amis sûrs et bons clients,
Les célèbres artisans,
Tous les Dimanche après
Midi, après la sieste, les
Les jours de beau temps…A une
Branche basse du chêne
Au centre du terrain de
Boules, pendait sa veste
En cuir marron. Fléchissant
Les genoux et visionnant
Le cochonnet plus loin, il
S’apprêtait à jouer. Il
Calculait. Et d’un geste ample,
La Main tenant la boule
Sur le dessus, prévoyait
De lancer comme un boulet
La boule. La masse de
Fer se choquait, chassant de
Leur position les autres
Qui se dispersent. « Une autre ! »
Eh !, on l’avait vu aussi !
Il rentrait, l’air réjoui
Du stade comble des passionnés
Où l’équipe locale de
Football jouait…Puis ce n’est que
Beaucoup Plus tard, Monsieur Jean
Se promenait, gilet sans
Manches multipoches et
Chemise jaune ou bleue foncée
« Pour se dérouiller un peu »
Vers la rue du Collège,
Il marchait les bras arqués,
D’un pas allant, dos courbé,
L’air décidé et sans peur
Jean, lui, marchait à toute heure.
Le bâton ou pas à la
Main…Et L’apercevant, sa
Fille en voiture, aussitôt.
Par un signe elle dit : « Ooh ! »
En Descendant prestement
La Vitre ; Et La voyant,
D’un sourire il lève la
Main : « Hep ! Fille, avec ta
Voiture Tu me ramènes ? »
« Bien sûr, oui, Papa ! Comme
Ca, on vadrouille ? » fit elle
Ravie. C’est la dernière belle
Image heureuse que nous
Avions vu…Pensons à vous !
Ce n’était pas les vacances, et ce n ‘était
Pas non plus une cérémonie, mais derrière les
Rideaux de dentelles et scrutant le jardin
Gris, on attendait qu’ils arrivent ce matin.
Les arbres fruitiers en squelettes faisaient
Face au petit moulin qui maintenant tournait
Que sur deux ailes ! A travers la clôture
Blanche, s’arrêtent à la porte, des voitures.
Et Le portillon s’ouvrit sur des visages
Fermés. S’avançant dans l’allée, le visage
De Tantine s’empourpra peu à peu. D’emblée,
« C’était A mon mariage que vous auriez
Dû venir !». Ils étaient tous là, regroupé dans
La salle à manger, assis, debout. Echangeant
A mi-voix une conversation. Tout le monde
Savait qu’a une occasion de réunion de
Famille, notre bout en train était toujours
Présent. Aussi, il ne manquait pas toujours
D’animer des convivialités. « Tant que
T’es là, Nathalie, sers-nous un petit verre
Et à tes cousins, voyons ! » … J’entends dire : « Tu
Sais maintenant, la Truyère ne chantera plus ! »
« Non ! Non ! »… « les rues de Saint-Flour ne résonneront
Plus de sons de cloches et de l’écho des maisons
Hautes de pierres grises ! »…Un repas d’honneur
Reposait sur la grande table avec plusieurs
Plats de salades différentes, du pâté
De campagne, du jambon de pays tranché.
Devant les assiettes pleines que se passaient
La famille, chacun mangeait, d’autres attendait.
Mais sous la pâle ambiance funèbre, les bouchées
Coinçaient terriblement. A cette soudaine idée
Que c’était la dernière journée que l’on Passait
Ensemble en mémoire de notre être cher. Désormais ?
Derrière le petit bar de la cuisine, l’aînée
Resta pensive, se tournant vers sa tante avisée,
Elle dit : « Pour cette année, on avait encore des
Projets à faire ! Et je me rappelle, qu’il me disait
De danser avec lui pour une valse ou une
Marche symboliques, quand il y avait une
Fête. Il aimait danser et s’amuser avec
Des connaissances. Et puis, en dansant avec
Nous, ses filles ou avec maman, je savais
Qu’il se sentait fier ! Et là, plus rien !…Je croyais
Toujours que Dieu, de la-haut, nous protègerait ! »
Voilà que Le crépuscule tombe sur le
Ciel morose. Rose, bleu, fuchsia, violet, le
Soleil décline laissant place aux lueurs de
La lune. Vingt heures sonnait et les gens de
La maison s’attendaient à ce que la porte
S’ouvre et qu’apparaisse une silhouette
Martelant le carrelage et se met à
Dire aussitôt, d’un ton sec : Eh ! Attendez- moi
Pour manger ! » et répondit un enjoué : « Oui, Jean !
Tu sais qu’on t’attend toujours ! ». Eternellement.
Ô, Sainte Marie,
Mère de Dieu, Grande Salvatrice de la Terre,
Prends pitié de nous, de son halo qui éclaire.
Ô, Sainte Marie,
Envoie le phénix à bord du rayon doré
Pour accueillir le chrétien Jean, dans les nuées.
Et comme un son de trompettes, Jean, seul sur sa
Montagne vit l’oiseau dans tout son éclat.
Au nom de Sainte Marie,
Le Phénix parla en ces mots : « Jean Atlas,
Tu as accomplis de belles choses ! Et la Grâce,
Au nom de Sainte Marie,
T’es rendue. Au Royaume des Cieux, tu es
Accueilli ! Aujourd’hui, la Gloire toute puissante t’es
Remise, et pendant des siècles et des
Siècles, amen ! » .Ainsi, un matin, c’était
Le onze mars de l’An deux mil huit, Jean Atlas prit
Les Lauriers que le Grand Oiseau d’or lui tendit.
Et parmi les nuages qui descendaient
Il s’éleva. Au loin, sa famille arrivait.
Et leur dit : « N’ayez crainte, car en réalité
Je suis toujours parmi vous ! Vous terminerez
Mes travaux commencés et vous en créerez
D’autres. Gardez ce que vous aurez récolté.
Maintenant vous ferez cela en mémoire de
Moi ! ». Au devant, il s’adressa à l’aîné de
Sa famille : « Trouve ton étoile dans le ciel de l’espoir ;
Dans le ciel de l’espoir, trouve ton étoile car
Dans la vie, il y a toujours de la joie qui
Chante. » L’aîné répond : « Père !, pour que le jour qui
Se lève, pardonne- nous nos offenses. » « Nous ne
Consolerons, Ô Sainte Marie ! Grâce ! Amen. »
Quoi ! IL fermera ses yeux
Pour toujours ? A jamais ? Et
Ils ne peuvent rien faire ? Eux,
Avec tous leurs techniques et
Qu’ils ont ! Non ! Pas maintenant !
Ce n’est pas possible ! Les
Arbres furent statufiés, le vent
S’échappa. Et resurgissent les
Réelles passions. Révoltée
Extrêmement dans son cœur,
L’aînée était prête d’emblée
A parler avec les docteurs.
« Je donnerais Un peu de
Mon sang énergique, c’est
Pour qu’il guérisse ! » . Lucide
Et Lisant dans ses tristes pensées,
Sa Sœur la retient par le
Bras. « Nathalie, Ce n’est pas
La peine, ils ont dit qu’ils ne
Peuvent rien faire ! Tu l’as
Très bien entendu, car on
Ne peut mettre un organe
Si les nerfs cérébraux sont
Néants. Ce n’est pas une
Machine ! » C’est une personne
Forte de caractère,
Têtue, et ambitieuse
Quelqu’un de volontaire,
Une personne, une main de fer
Au gant de velours qui se
Bât pour ses seuls principes.
Mais, il est mort !
Papa est mort ?
Le château hisse le drapeau
En berne. Et le cortège noir
S’ébranle Sur la route du haut
Du calvaire. Toute la ville noire
Etait rassemblée devant
L’église !. Ils apportèrent le
Cercueil près des Marches devant
L’autel ; c’étaient ses fidèles
Amis ! Une photographie
Fut déposée dessus. C’est
Mon père ! Et il est là, oui ?
Là, dedans ! C’est vrai ? Pensais-
Je…Moi, j’ai vu ma propre
Mère, elle qui méritait
De souffler et enfin d’être
Heureuse, elle ne riait
Plus. Et moi j’ai vu ma mère
Dans une profonde tristesse !
« Vous étiez si bien. Ô Père.
Tous deux, vous aviez mis des
Projets en cours… Pourquoi Tu
L ‘as quittée ? Ce n’était pas
pas encore fini !…Et tu
Nous a quitté ! Mais pourquoi ?
On comptait encore sur toi.
Ce n’étais pas encore fini !…
Ô Père, ne nous oublie pas !
On pense tous à toi aussi !…
Une si belle rose rouge
Fut coupée Du grand rosier
A grandes corolles multiples
Se retrouvant à terre, et
Gisante. Ainsi, sous l’œil
Perçant de l’éternité
Elle fut ramassée du seuil
Pour y être enterrée.
« Papy est parti au ciel ? »
Dit sa petite fille, aux
Cheveux longs châtaigne et frêle.
« Oui ! Il est parti la-haut
Faire un grand voyage, et
Il nous surveille bien, comme
Avant» dit sa mère blessée…
De l’émouvante file longue
Des connaissances marchant,
Vint se détacher aussi
Monsieur le Maire. S’arrêtant,
Le visage cramoisi,
Il dit à ma mère : « Il faut
Maintenant vivre avec ceux
Qui reste !…Et d’une volée haute,
Une pluie de pétales de
Fleurs se déployait pour le
Salut d’une âme respectable.
Ce matin, le ciel turquoise rayé de blanc
Etait-il de meilleurs augures ? De ma fenêtre,
Résonnaient les échos des corbeaux croassant
Sur les deux vastes Places grises du marché, désertes.
COMment- VA- T-IL ? COMment-VA-T-IL ?
ComMENT-va-t-il ? ComMENT –va-t-il ?
Le temps changea brusquement. Noire ! Etait la
Pièce du salon, et Les silhouettes des
Hautes plantes vertes se dessinaient Dans la
Pénombre. Elles observaient l’Histoire et semblaient
Immuables au Temps qui s’égrenait. Quand là,
Les pierres en meulière suintaient. Il pleuvait.
Nous arrivons à l’hôpital à quinze heures …
« Bonjour papa, c’est moi, Nathalie ! Et il y
A Maman et Anabelle ! Nous venons encore
Te voir. » Elle parle à l’oreille du corps endormi.
« Tu m’entends, je sais ! Mais tu ne peux encore
Ouvrir les yeux… Eh ! Sur le journal, je te lis
Un article sur le Salon de l’Agriculture. »
Ensemble, elles s’asseyaient sur les chaises de
L’hôpital. Alors, l’aînée penchée, inspirée
Par son devoir chuchote afin Qu’il entende.
« Tu sais, dehors, et bien Il ne fait pas beau. Et
Les nouvelles du Parisien Disent que le
Président Sarkozy hier, s’est remarié
Avec Carla Bruni, tu sais, une chanteuse…
Il y a une hausse de l’essence et l’inflation
Monte »…Elle feuillette les pages et enlève
Les petits bouts de marques-pages en carton.
« J’espère que tu te réveilleras pour voir le
Match. Il y a du « foot » à la télévision,
Papa ! ». Pour l’encourager elle remua le
Poignet, tout doucement. Sa soeur assise de
L’autre côté Du chevet, reprit le flambeau.
De sa main, Elle caressa le large front blanc de
Son Père fatigué. Et dit presque tout haut
D’un regard de compassion : « C’est Anabelle,
Anne et Anatole s’impatientent eux aussi et
Ont hâtent que tu leurs Construises de fabuleuses
Inventions. J’ai vu que Tu avais fabriqué
Un petit Rouet. Ils étaient contents, tous deux …»
De son sac, l’aînée Sorti un petit livre et
Continua le monologue, puis reprit le
Poignet : « Papa ! C’est moi, je vais te raconter
Une histoire qui va te plaire !…Elle se déroule
En Ardèche, où Raymond un vieux berger
Voit tout ses moutons tués en une seule
Nuit par un ours… ». Mais malgré
Les pages tournées, le soleil n’est plus levé.
Achevé le 15 juillet 2008